De plus en plus d’entreprises reçoivent des propositions de changement de mutuelle SST de la part de leur gestionnaire.
Dans bien des cas, on vous propose ce qu’on appelle — sans le nommer — un déclassement : quitter une mutuelle performante pour intégrer une mutuelle moins bien cotée.
Le tout, bien sûr, présenté comme une simple formalité administrative.
Mais ce qui semble mineur aujourd’hui peut engendrer des conséquences financières importantes pendant plusieurs années.
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Le système de taux personnalisé (TP) : un calcul à long terme
Dans le régime de tarification personnalisé (TP) de la CNESST, votre taux est influencé par un historique de 3 ans.*
(*surtout 3 ans pour la portion long terme du taux, mais en réalité c’est 4 ans, et une année n’a d’influence que le court terme, souvent négligeable.)
L’un des éléments les plus importants dans ce calcul ?
Le ratio de performance de votre mutuelle — autrement dit, le rapport entre les coûts retenus et les coûts attendus (budget d’accident) du groupe auquel vous appartenez.
Plus votre mutuelle est performante, plus votre propre taux est avantagé.
‼️ Changer de mutuelle = changer de ratio
Lorsque vous passez d’une mutuelle performante à une autre moins bien classée, vous héritez de son ratio de performance.
Et ce ratio entre immédiatement dans le calcul de votre cotisation future.
En d’autres mots :
Vous pourriez perdre l’effet bénéfique des 2 ou 3 dernières années passées dans une bonne mutuelle, simplement en changeant aujourd’hui.
🧠 Parfois, mieux vaut… ne pas être en mutuelle
Dans plusieurs cas, il est plus stratégique de rester hors mutuelle temporairement, pendant un ou deux ans, plutôt que de rejoindre une mutuelle moins performante.
Pourquoi ?
Parce que vous conservez alors les ratios historiques de votre mutuelle précédente dans le calcul de votre taux CNESST.
Résultat :
Moins d’impact négatif sur vos cotisations
Plus grande stabilité sur le moyen terme
🤝Les services ? Ils ne disparaissent pas
Un autre point à considérer :
Même si vous quittez la mutuelle, votre gestionnaire peut continuer à vous offrir exactement les mêmes services (prévention, gestion des réclamations, accompagnement CNESST, etc.), hors mutuelle.
Donc le risque est strictement financier — pas opérationnel.
♟️Une question de stratégie, pas de loyauté
Changer de mutuelle n’est pas anodin. Ce n’est pas qu’un déplacement de dossier.
C’est un changement de contexte statistique qui vous suit pendant 3 ans.
Il est donc crucial d’évaluer :
- La performance réelle de la mutuelle proposée
- L’impact sur votre ratio
- Les scénarios avec ou sans mutuelle
Chez Groupe Conseil Bardier, nous faisons ce travail de projection, de modélisation et de comparaison — toujours de façon neutre et alignée sur vos objectifs.
📌 En conclusion
Accepter un déclassement de mutuelle, c’est parfois accepter de payer plus pour les trois prochaines années, sans en avoir conscience.
Avant de dire oui à un changement, assurez-vous de bien comprendre ce que vous laissez derrière.
Et si on prenait un moment pour le valider ensemble ?